Nous avons passé du temps dans les manifestations au milieu de cette foule unie. En effet, une fois n’est pas coutume (loin de là !), cette population pourtant si hétéroclite ne fait plus qu’un. Devant la Mosquée Mohammad Al Amine, ce sont énormément de jeunes qui sont rassemblés, mais également des personnes âgées, des mères avec leurs filles adolescentes, des jeunes parents avec leurs bébés…
Tous ces Libanais, sans distinction de religion, d’origine ou de bord politique, se retrouvent au son des DJs et musiciens divers, fument le narguilé, jouent au trictrac (jeu traditionnel ressemblant au backgammon), chantent et dansent (y compris la dabké, danse typique). Des jeunes distribuent des roses aux militaires et policiers qui regardent ce qui se passe avec beaucoup de bienveillance. Lorsque l’appel à la prière retentit, la musique est mise en pause, par respect. Et chaque matin depuis le début de la révolte populaire, de nombreux volontaires se réunissent spontanément pour nettoyer les rues.
Dans cette ambiance festive et joyeuse, des centaines et des centaines de drapeaux libanais flottent fièrement au vent.
Quelle émotion ! Nous nous sentons incroyablement privilégiées de pouvoir vivre ce moment historique.