Saviez-vous que les épices ont été les 1ères denrées de la mondialisation des échanges ? 

Les épices étaient à l’origine utilisées dans la composition de parfums, de remèdes, d’huiles de massage ou de préparations réputées aphrodisiaques.

Depuis la fin de l’Antiquité, en Europe, manger épicé était un signe de richesse. Les cuisiniers des aristocrates utilisaient le plus souvent le poivre, le gingembre, le galanga (une racine proche du gingembre) et le clou de girofle, tous importés d’Inde ou d’Afrique occidentale par les Arabes. Dans l’ Antiquité, les épices sont intimement liées au Soleil et au Divin.

Les traces les plus anciennes de l’utilisation des épices ont été retrouvées au Moyen-Orient, il y a huit mille ans. Les Égyptiens les employaient pour momifier le corps des défunts afin de conserver l’âme du corps et son énergie vitale pour lui assurer vie éternelle dans l’au-delà. Les épices permettaient une odeur parfumée et le safran était utilisé pour donner aux bandelettes des momies leur couleur or caractéristique.

En Chine, les adeptes du taoïsme (l’un des trois piliers de la pensée chinoise où toute chose a pour origine un principe appelé « Tao ») voyaient dans l’épice de la casse (cannelle de chine) la nourriture de leurs « immortels ». La tradition rapporte même qu’à la Cour des Han (IIème siècle avant JC), les officiers mâchonnaient toujours un clou de girofle avant de s’adresser à leur empereur afin d’éviter de lui infliger une haleine désagréable.

En Inde, le safran colorait les robes des moines bouddhistes : sa couleur or en avait fait un symbole de « l’illumination » du Bouddha : c’est-à-dire de la révélation qu’il avait eue des vérités de l’existence.

En Grèce Antique, lors des rituels de crémation, on recourait au parfum des épices pour masquer l’odeur de chair brûlée (cannelle et safran surtout). De plus, la demande de poivre long était si forte que certains marchands mélangeaient volontairement les grains avec des baies de genièvre, beaucoup moins coûteuses. Il était même recommandé aux convives, lors des banquets, de porter des couronnes de safran afin de dissiper l’effet d’ivresse.

En Occident, les épices étaient appréciées pour leurs odeurs et saveurs mais d’autant plus pour leur dimension symbolique : issues de contrées chaudes et arides, elles étaient associées à l’élément feu, le plus noble des 4 éléments de la Création. De plus, provenant de l’Orient lointain, elles exhalaient un parfum d’aventure, un avant-gout du Paradis : le jardin d’Eden. La majorité des épices consommées en Europe médiévale provenaient d’Asie.

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Badiane (ou anis étoilé), Chine

La badiane (ou anis étoilé) possède des arômes frais et chauds rappelant les saveurs de réglisse. L’épice, provenant de Chine, forme une étoile à 8 branches, d’où son nom, et on la trouve notamment dans le fameux mélange des « cinq-épices » ou « cinq-parfums » chinois (mélange de casse, clous de girofle, fenouil, baie de Szechuan et d’anis étoilé). En cuisine, on l’utilise le plus souvent en infusion ou dans les desserts.

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Gousse de Vanille, Mexique

La gousse de vanille, originaire du Mexique, a été découverte par les conquistadors espagnols au début du XVIème siècle. Les Aztèques la mélangeaient souvent aux boissons sacrées et au chocolat.

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Cannelle de Ceylan, Sri Lanka

Originaire d’un arbre de l’île de Ceylan, la cannelle est la seule épice issue d’une écorce et est l’une des plus anciennes épices utilisées par l’homme. Aussi appelée « insuline du pauvre » car utilisée depuis l’Antiquité pour ses bienfaits sur l’organisme.

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Poivre maniguette (ou graine de Paradis), Côte d’Ivoire & Liberia

Le poivre maniguette ou poivre de Guinée, originaire de la côte occidentale de l’Afrique, était encore appelé « graines de Paradis » car les acheteurs étaient persuadés qu’elles provenaient du Paradis terrestre, situé en Orient. Ses grains ont une saveur proche du poivre noir indien.

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Poivre Timiz, Éthiopie

Le poivre Timiz pousse lui à 2 mille mètres d’altitude sur les hauts-plateaux éthiopiens. Ses grains à la saveur chaude et piquante forment un petit épi allongé que les populations locales font toujours sécher au-dessus de l’âtre de leur maison.

Source : La fabuleuse Odyssée des épices d’Éric BIRLOUEZ, Jacques FLEURENTIN, Annick LE GUÉRER, Nolwenn HERRY

Éditions Ouest-France